196 ROCK (s)

Les amateurs de dubstep ou autres courants de musique électronique venant du Royaume Uni sont déjà familiers avec les compositions léchées de Sohn. Il s'est également fait remarquer par ses remixes pour Rhye et Disclosure, et ses productions pour de grands artistes en devenir, Banks et Kwabs. Après avoir sorti quelques maxis sur le label Aesop dont le très apprécié The Wheel, c'est sur le label 4AD que Sohn sort son premier album très attendu intitulé "Tremors". Né à Londres, exilé à Vienne, Sohn est un véritable oiseau de nuit. Tout a été écrit, composé et enregistré à des heures avancées, d'où cette amosphère nocturne qui en découle et qui englobe ce petit bijou. L'élégant Sohn distille des nappes et beats électroniques sur ses mélodies sombres contrebalancées par sa voix resplendissante aux accents soul. L'ensemble donne souvent une ambiance crépusculaire comme sur les titres "Veto" et "Lessons". Composé de onze titres dont les imparables "The Wheel" et "Bloodflows", cet album devrait imposer Sohn comme un des producteurs et multi-instrumentalistes londoniens sur lesquels il faudra compter dans les années à venir. Auteur d'une musique planante et d'une grande élégance vacillant entre ambient, électro et soul.

Cinq ans après son dernier album studio, le français est de retour avec un "long métrage sonore" à l'élégance sombre accompagné d'un casting inédit et prestigieux. Derrière ce titre allégorique se cache une longue période de réflexion, le luxe du temps face à la culture de l'instant. Du temps pour observer la lumière depuis l'ombre, le "tourbillon de la vie", ses excès, ses dérives et ses violences symboliques. Du temps pour penser et traduire en musique en simple témoin privilégié de notre société. Sur ce disque on croise la légende du rock Mark Lanegan, Del the Funky Homosapien (Gorillaz, Hieroglyphics), D Smoke (étoile montante du rap US), Rosemary Standley (chanteuse de Moriarty), la voix de feu Gil Scott Heron, Mr Lif (Def Jux), Yugen Blakrok (figure du rap sud-africain révélée sur la BO Black Panther aux côtés de Kendrick Lamar et Vince Staple), Boog Brown (icône de la scène hip hop de Detroit) et la chanteuse afro-carribéenne Adeline (Cee Lo Green, Afropunk).

D'une créativité rare, Maître Gims relève encore une fois un défi : celui d'avoir composé des morceaux aux univers tous différents les uns des autres. On retrouve incontestablement le talent de l'artiste pour des chansons festives et des mélodies sentimentales, quand d'autres textes font la part belle à une plume plus engagée... et plus sombre. Et pour que la surprise soit totale, Ceinture noire offre des collaborations aussi réussies qu'inattendues... Cet album parait en 3 versions différentes qui contiennent chacune 3 titres exclusifs.

Seule une poignée de DJs et de producteurs sont capables de transcender les styles et les genres, s'élevant au dessus de fugaces tendances pour créer leurs propres paysages sonores. Le parrain de la techno française figure sans peine parmi eux. Mixant techno, house, drum'n'bass et funk-jazzy avec une facilité déconcertante, cet opus pousse encore plus loin les frontières musicales, faisant preuve d'une diversité diabolique qui fait de lui l'un des meilleurs représentants de la musique dance-électro.

''L'esquisse vol.2'' est un concept album de rap protéiforme dans lequel Keny Arkana la rappeuse ose aborder encore plus de styles, du reggae au rock, en passant par de la drum'n'bass et à la ballade, et bien aux brûlots rap.

Après un premier élégant EP encensé par la critique, voici le tant attendu premier album de Cascadeur, ''The human octopus''. Gagnant du prix CQFD 2008 (tremplin inrocks) et révélation des Francofolies de La Rochelle 2010, cet ovni musical propose tout un univers onirique, quasi lunaire, à travers lequel il revisite ses amours musicaux de toujours, de Radiohead à Nina Simone, d'Antony & the Johnsons à Erik Satie.

Kwesi Darko aka Blue Daisy est plutôt à ranger dans la catégorie "rappeur expérimental". Après avoir ouvert en première partie de Public Enemy et collaborer sur un album de Tricky, il se lance avec un disque aux sonorités rap, blues et parfois punk.

The Craftmen Club fait partie de ces groupes qui ne laissent jamais personne insensible. Près de 20 ans que leur parcours s'écrit en filigrane, cherchant a se renouveler d'un album à l'autre, et prenant toujours le risque de surprendre son auditeur, quitte parfois à le désorienter. L'énergie brute des premières années et l'excitation des grosses scènes foulées très rapidement par le combo a peu a peu laissé place a une noirceur palpable, dévorante, occupant de plus en plus de place dans le travail de "dé"composition du groupe. Un lent voyage introspectif à la recherche d'une identité profonde que le groupe a toujours eu beaucoup de mal a exprimer. Peut-etre fallait-il ces nombreuses années pour s'assumer en tant que groupe de rock, tout simplement.

Après 3 Ep qui lui ont permis de fouler presque toutes les belles scènes régionales, Gyslain.N nous propose un 1er album studio au titre éloquent : Danser sous les bombes. Slam, chant, rap s'entremêlent dans ce disque à la musique soignée et en quête permanente de nuances. L'artiste écrit, clame, chante pour répondre à l'époque, la regarder en face, et surtout ne pas renoncer à la sublimer.