Pierre-Laurent Aimard décrit l'enregistrement des Concertos de Ravel avec Pierre Boulez et le l'Orchestre de Cleveland, comme une « semaine quasiment religieuse, un rêve ». Leur lecture très personnelle et originale permet en effet une nouvelle approche de ces oeuvres emblématiques. Le Concerto en sol est un morceau léger et insouciant avec des rythmes de jazz, alors que le Concerto pour la main gauche a une forte dimension dramatique : Ravel l'a écrit pour le pianiste Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit pendant la guerre. C'est donc un véritable défi pianistique : « la main gauche doit sonner comme s'il y avait 2 mains ! » Pierre-Laurent Aimard voit dans ces 2 concertos un véritable couple, malgré leurs disparités évidentes : écrits entre 1929 et 1931, à la toute fin de la carrière du compositeur, ils constituent son dernier message. Quant aux cinq Miroirs qui complètent ce programme, malgré leur titre, il s'agit d'oeuvres très différenciées, avec chacune son caractère propre. Le parti pris artistique de Pierre-Laurent Aimard était donc de montrer « l'unité dans la diversité » de l'oeuvre de Ravel. AVEC CET ALBUM, « ON EST D'EMBLEE DANS L'EXCEPTIONNEL » ! (Le Figaro)