Deux cahiers constituent ces Manuscrits de guerre inédits retrouvés dans le fonds d’archives légué par l’écrivain à la Bibliothèque nationale : l’un, intitulé «Louis Poirier/Souvenirs de guerre», y raconte, sous la forme d’un carnet de bord intime de 77 pages, aride, télégraphique, voire pauvre comme un procès-verbal, sa campagne du 10 mai au 2 juin 1940 entre Winnezeele Flandre intérieure et Dunkerque ; l’autre, qui se présente comme «Récit», se veut mise en fiction sur 66 pages du vécu de la guerre les 23 et 24 juin 1940. Ils ont probablement été écrits peu après, donc sans recul ni décantation, au retour de captivité du lieutenant Poirier 137e régiment d’infanterie de son stalag en Silésie.